Naissance et reconnaissance d’un talent

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Dante au couvent composant la Divine Comédie
, 1875. Huile sur toile, 159 x 116 cm, Kunstmuseum St Gallen. Donation Theodor Beck, 1877. No inv. G 1877.8. Photo Sebastian Stadler.

Depuis l’aube de sa carrière jusqu’à sa mort en 1907, Julien Renevier récolte les éloges réguliers de la critique et la reconnaissance de ses pairs. En 1877 – il a alors 30 ans et étudie à Munich – deux de ses tableaux entrent dans les collections du Kunstmuseum de Saint-Gall. Parmi eux, le très intéressant « Dante au couvent composant la Divine comédie ».

Cette grande composition à l’huile représente l’écrivain florentin en pleine rédaction de son chef-d’œuvre. Dante est assis, hiératique, la plume suspendue, sur une chaire de bois massive avec, à ses pieds, des parchemins, codex et manuscrits éparpillés. Sur la droite, deux moines s’activent dans l’ombre. Agenouillés, ils rangent un parchemin dans un petit coffre placé en hauteur et dont les battants sont ornés de représentations d’icônes.

Le choix de la composition, à la fois frontale, simple et prégnante, de même que le réalisme admirable des matières – tissus, parchemins ou bois sculpté – dénotent de l’excellente formation du peintre et de son talent prometteur.


Saint-François d’Assise parlant aux oiseaux
, s.d., dessin à la mine de plomb, 15 x 10,5 cm, p.p.

Les années passent et confirment les prédispositions de Renevier qui voit ses œuvres régulièrement exposées ou acquises par des musées. En 1883, un grand tableau représentant Saint-François d’Assise est exposé au Salon de Paris. Malgré cette belle reconnaissance, Renevier n’est pas pleinement satisfait du résultat et retravaillera longuement cette œuvre. Il repeindra ainsi la toile originale, modifiant notamment la posture du saint. Sa persévérance se révèle payante et « Saint François d’Assise prêchant aux oiseaux » reçoit une médaille honorable à l’Exposition universelle de Paris en 1889.

La figure de Saint François d’Assise, extrêmement chère à l’artiste, est ici traitée avec un savant mélange de respect des traditions et d’inventivité. Le saint – initialement présenté debout – est assis sur un tertre. Son regard, bleu et doux, est dirigé vers les oiseaux perchés sur des branches. D’une main, le saint tient un petit crucifix alors que de l’autre il bénit la nuée d’oiseaux venus l’écouter. La nature environnante est en éclosion et les plantes, les feuilles et les arbres prennent vie dans leur représentation minutieuse et pleine de verve.


Saint-François d’Assise prêchant aux oiseaux, 1886. Huile sur toile, 263 x 172 cm, Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne. Dépôt de la Société vaudoise des beaux-arts, 1892. Inv. 1208. Photo Musée cantonal des Beaux-Arts  Jean-Claude Ducret.


Me voici, huile sur toile, 122 x 80 cm, p.p.


Jeune femme assoupie avec chien, huile sur toile, 35 x 53,5 cm, p.p.


Jardin des Tuileries, Paris, aquarelle, 28 x 48 cm, p.p.